La rencontre du Maitre

-218 yards, Commandant Karshin.
-Passez en vol stationnaire.
-Bien.

Le commandant Larvos Karshin saisit le micro de l’Intrépide, corvette détachée du Flammes du Changement resté en orbite. Sa voix résonna à travers le bâtiment « Seigneur Bel’Akore, nous voici aux coordonnées que vous nous avez transmises, êtes vous sur de vouloir débarquer ici ? »
Dans la seconde même, frémissant, le commandant était peu enclin a ce genre de conversations avec sa Maîtresse, il entendit une voix lui répondre « Mon petit Larvos… Ne mettez jamais ma volonté en doute, il vous en coûterait. Descendez à 5 yards et ouvrez le sas latéral. »

Son second le regarda avec attention, intrigué. Il était encore en formation, et n’était pas réellement rassuré de devoir participer à une mission spéciale, bien qu’il n’était pas loin de la Planète Mère. Il attendait une réaction du Commandant Karshin, qui semblait avoir eu le droit à un message mental, ce qui, apparement, ne provoquait pas sa bonne humeur.
Morose, le capitaine transmit l’ordre, qui fut exécuté sans l’ombre d’une contestation malgré les risques « naturels » offert par le satellite. Ce satellite, nommé Caledor, avait une taille respectable, assez pour accueillir un Astroport.
Mais aux vues de ses mouvements irréguliers, et des vents d’inconstance et de magie le parcourant, elle avait été jugée inapte à toute installation. L’Elue de Tzeentch y avait ardemment veillé.

Une fois le vaisseau stabilisé, Bel’Akore sauta et se réceptionna dans une volute de poussière. Immédiatement elle Le sentit.
Aucune erreur possible, ici les déplacements d’air laissaient place aux courants magiques. Elle qui était versé dans ces arts maintenant oublié et banni par tout ceux qui ne voulaient croire qu’en la raison, les sciences et autres… Elle se renfrogna à l’idée de tout ces pouvoirs oubliés et dédaignés, et jura qu’elle leur montrerait ce qui coûte d’ignorer le surnaturel, et ses Créateurs, les rejetons du Chaos, les Quatre.
Ordonnant à la corvette de regagner l’orbite de la planète, elle avança sans buts ni raisons, du moins pensait-elle. Car tous dansent sur la mélodie de Tzeentch… Et elle le savait.

Après une demi heure d'égarement en ces lieux où la vie est une injure, elle finit par atteindre un monolithe de taille importante, de base assez fine, bâti en hauteur, penchant d’un coté, il défiait toutes les lois de la physique et de l’architecture. Bel’Akore en resta sans voix. Il était le noyau des forces de ce « satellite », le centre, le régulateur. Il était un lien vers son Maître.

Soudainement, le temps sembla s’arrêter, les vents de magie se contractèrent en un point pendant une seconde qui parut une infinité, et repartirent en tout sens aussi vite que venus, laissant en son centre l’incarnation matérielle de la toute puissance de Tzeentch, un Duc du Changement.
L’Elue posa un genou à terre, courbant la tête en comprenant toute sa faiblesse, et sa triste réalité matérielle, alors que le Démon Majeur sondait son esprit, ses sentiments, ses craintes et ses attentes.

De cet être composé de magie pure, aux allure de grands oiseaux -Bel’Akore ne lui arrivant qu’à son genoux- sorti une voix criarde, perçante, puissante, sortie d’une autre réalité, qui lui déchira ses pensées, les sons s'imposant à toute autre idée.

-Bel’Akore, née de l’incroyable union d’un démon mineur dévoué à Tzeentch et d'une mortelle, incompréhension de la nature, incroyable lien entre ce triste monde et celui des immortels, tu es venu ici, et non sans raisons. Parle, dis moi ce qui t'amène.
- Ils viennent à moi, à Vous. Ils ont senti l’appel, les Elus des trois puissances du Chaos, qu’ils le savent ou non, ressentent l’appel. Seul un héraut de Nurgle manque pour compléter le cercle. Engra et Lanshor ont entendus vos demandes en même temps que moi, ils seront les plus fidèles à travers les épreuves qui nous seront imposées.
Iphis a fait preuve d’une célérité peu commune pour délaisser son passé en faveur de son avenir, une marque de courage à nos yeux ! Le taciturne Akh n’a pas tardé à venir, il saura garder son sang froid dans toutes les situations. Le patient et méticuleux Haruspice, qui doit goûter à l’immortalité depuis quelques temps… Ainsi que…

Bel’Akore pensait souvent à ces Seigneurs. Certains avaient tourné le dos à leurs anciens alliés et amis pour rejoindre les puissances de l’Ombre, qui amèneront un ordre nouveau.
Le fougueux Warrior, qui était probablement destiné à Khorne allait se dévoiler un allié de taille dans les éventuels conflits. Le trône de Khorne ne reposait jamais sur assez de crânes.
Il n’avait pas oublié le regard de Derkommissar, qui semblait impressionné par l’entrée peu commune de l’Elue de Tzeentch. Elle lui avait promis de l’emmener loin sur les chemins de la magie si il était disposé à s’offrir à Tzeentch. Un grand avenir s'ouvrait devant lui.

-Pour terminer, Ld, je n’ai hélas pas eu le temps de m’entretenir plus longuement avec lui, mais il sera indéniablement une pièce angulaire de notre Ordre. Il ne nous décevra pas.

-J’ose l’espérer pour lui. Tzeentch t’a offert beaucoup de privilèges, et tu le sais, continue à œuvrer en son nom et tu seras récompensée au dessus de toute attente mortelle. Fais en sorte que tous te craigne, le respect se forge dans la crainte, et sinon dans le sang. Qu’ils soient conscient de ce que coûterait une trahison aux forces Chaotiques.
En outre, Tzeentch est satisfait de toi, et avant de te congédier, approche de moi…

Sans hésiter, elle s’approcha du Démon Majeur, qui s’abaissa sur elle et posa délicatement la pointe d’une de ses longues griffes sur son front. La douleur fut sans nom, car la souffrance était le prix à payer pour être récompensé.
Instantanément elle se retrouva dans le Flammes du Changement dénudée dans ses appartements. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus retiré son armure. Se levant, elle se sentit plus grande, plus forte, ses mains étaient maintenant un croisement entre les pattes humaines et les serres des volatiles. Sa peau était toujours blanche, avec des reflets bleutés, signe de son union, et elle sentait la magie couler avec son sang dans ses organes. Toutefois, le symbôle de Tzeentch ornait à présent son front. Elle avait gagné en prestance, en puissance et en magie. S’autorisant un sourire qui sembla déchirer son visage inconstant, l’envie lui prit d’aller s’exercer dans l’Arène, elle était impatiente à l'idée de découvrir ses nouveaux cadeaux...
"Il y aurait toujours des faibles pour mourir, et des puissants pour les tuer" se dit-elle.

Admin Nombre de messages : 179 Age : 35 Date d'inscription : 08/09/2006

Engra s'avanca vers l'arène d'où s'échappaient des cris de souffrance. Il émanait de ce point une grande affluence de courants magiques... Comme si un Dieu en personne regardait son enfant à l'oeuvre.
Se sentant observé, Engra leva les yeux sur ce ciel qu'il ne voyait jamais s'éclaircir; et récita en runes anciennes la prière qu'il avait composée la veille de la destruction de Praag pour rendre homage à cette puissance oculte qui planait dans l'air.
En entrant dans l'édifice, il ne fit pas un bruit pour éviter de perturber la concentration de l'imposante magicienne. C'était un vrai plaisir de voir tous ces corps décharnés défier les lois de la gravitation. Bel'Akore était éblouissante, une nouvelle force animait son regard. Dans ses yeux brûlaient toutes les couleurs des flammes dans lesquelles elle immolait patiemment ses victimes.
La soif de sang me noua l'estomac. Je le sentais, un buveur de sang était là, près de moi et il s'immiscait dans mon esprit, y déversant toute sa rage de ne pouvoir se matérialiser. Alors qu'un sort de flammes mauves avait catapulté un corps encore intact à une distance respectable; je sentis les ailes du démon me soulever et avec une hargne et une rapidité hors du commun, je tailladai le mortel de mon épée. Alors qu'il retombait au sol dans un bruit sourd, je marchais déja vers Bel'Akore qui venait, suite à mon incursion, de remarquer me présence. Derrière moi, chacune des plaies déversait son flot de sang sur le sol tandis que l'esprit démoniaque qui habite ma lame s'affairait à torturer l'âme de ce débris humanoïde avant que, dans un dernier râle, il ne la laisse échapper.
Je pouvais lire dans son esprit une souffrance terrible. J'en jubilais, c'est vrai... Soudain, une pensée étrange lui traversa l'esprit. J'eus presque du respect pour cet homme qui avait encore, dans un tel moment, eu la force de penser. Il avait exprimé en un infime songe, le désir de mourir plus vite, il suppliait son corps de laisser la vie l'abandonner...

Un long regard accompagna le silence que seul quelques giclures brisaient encore. Il y avait entre ces deux êtres une compréhension qui dépasse l'entendement. Ils avaient tous deux eu une vie semblable. Une mort identique. Une renaissance noire...

Bel'Akore raconta ensuite à Engra comment elle s'était vue attribuer de nouveaux présents de son dieu.
Ils s'amusèrent ensuite ensemble dans l'arène. Bel'Akore lançant des corps dans tous les sens, Engra écrasant lourdement sa lame sur tous ces êtres en décomposition magique. Son épée avait la particularité de broyer les membres et les os avant d'entailler la chair. Il fallait une force inimaginable pour réussir à la manier avec tant d'aisance. De nombreuses années de guerre sans mercie lui avaient offert ce privilège. De plus, il entretenait avec l'ésprit de sa lame des relations étranges. Il était parfois difficile de distinguer qui était dans la lame ou dans le corps, de lui ou de l'esprit.

La journée s'achevait et ils décidèrent d'aller rejoindre les autres pour leur conter dans les moindres détails les courants magiques qui les avaient bercés tout au long de la journée.
Engra sentait toujours la présence du Buveur de sang tandis qu'il dispensait ses derniers coups. Alors qu'il ramassait soigneusement tous les crânes de ses victimes pour les offrir à Khorne; lui et Bel'Akore furent témoin de la matérialisation d'un démon majeur pour la seconde fois en une journée. Cela ne s'était plus produit depuis des millénaires.
Le démon était effrayant, terrifiant. Son souffle eut pu terrasser le plus endurci des mortels, galvanisant à l'opposé, l'élu du chaos que j'étais.
Ce fut une longue conversation mentale. Le démon était entré en Engra et y semait quelque chose. Il ne voulut pas lui dire de quoi il s'agissait. Il lui dit simplement qu'une puissance dont il n'avait pas encore conscience l'habitait désormais. Que Khorne avait tenu à le féliciter suite à deux jours de plaisir charnel aux cotés de tzeentch et Slaanesh. Il était coutume de dire que les Dieux copulaient durant plusieurs jours entre eux lorsqu'ils s'aprêtaient à offrir à leur élu un présent d'une valeur qui dépasse de loin tous les précédents...

Le souffle magique cessa, le démon se dématérialisa. Le temps s'était dérobé. Impuissant face à ces puissances chaotiques, il était impossible à quiconque de dire si cet instant avait durer quelques secondes ou plusieurs heures.

Engra tourna la tête vers Bel'Akore. Un sourire assombrissait encore un peu plus l'expression de son âme noire qui s'esquissait derrière ses yeux, telles des fenêtres béantes sur ce monde de torture. Une lueur d'accord, un hochement de tête... Bel'Akore fixa Engra et finit par dire:

- Moi aussi j'avais senti sa présence.
- ...
- Nous voici liés à jamais, dans l'accouplement de nos dieux, par leur volonté.

Une bourrasque de vent magique déstabilisa les deux guerriers. Décidemment, les esprits démoniaques étaient d'une densité rare en ces temps perturbés.

Il disparurent tous deux, laissant derrière eux, un groupe d'esclaves que des flammes vertes avaient réduits à s'entre mutiler sous l'emprise de Bel'Akore. Quelques heures plus tard, l'effet s'estompa, les rares survivants tombèrent à terre, cessant d'être coupé de la douleur par cette obstination à tuer. De la plaine s'échappaient maintenant quelques râles... suivis de quelques âmes qui furent dévorées par les esprits des torturés avant d'avoir pu rejoindre les cieux...

PS: la réponse n'était pas planifiée, mais que voulez vous, c'est ca l'esprit Caledor. Méfiez vous de lui avant qu'il ne s'empare de vos âmes faibles. Ca vous emporte dans des torrents tumultueux ou se mêlent imagination et verbe, ou les deux s'entremêlent et se rejoignent pour ne plus être qu'une seule et même entité, un seul corps, une seul inspiration, un texte...